J’entends ici et là certains s’étonner de l’intérêt de Martine Aubry pour la culture, qu’en période de crise les priorités seraient ailleurs.
Certes, l’état de l’économie est très inquiétant, et d’ailleurs Martine s’en préoccupe depuis longtemps, faisant des propositions pour la régulation de la finance, la relance de la croissance, réunissant les leaders socialistes européens pour parler d’une voix sur l’avenir de l’Europe.
Certes, l’état de l’économie est très inquiétant, et d’ailleurs Martine s’en préoccupe depuis longtemps, faisant des propositions pour la régulation de la finance, la relance de la croissance, réunissant les leaders socialistes européens pour parler d’une voix sur l’avenir de l’Europe.
Mais la culture n’est pas un luxe dont on ne s’occupe qu’en temps de prospérité, elle n’est pas un luxe réservée à une élite (ne devrait pas l’être, en tous cas).
La culture, c’est un état d’esprit, un supplément d’âme.
Dans ces temps troublés, où certains cherchent des boucs émissaires, généralement les « étrangers », aux maux de notre pays, la culture est une ouverture aux autres – autres citoyens, autres cultures.
Dans ces temps de repli sur soi, où l’éducation subit de plein fouet les politiques suicidaires de réduction d’effectif des professeurs et les restrictions budgétaires, la culture est une ouverture d’esprit, un dépassement de soi, une envie d’apprendre et d’aller plus loin.
Dans ces temps moroses, où les tenants de la pensée unique veulent nous faire croire qu’il n’y a qu’un chemin possible – la soumission aux marchés et l’austérité, la culture est une remise en cause de notre société, de ses violences, de la surconsommation, du tout-jetable, de la résignation.
Alors oui, Martine Aubry a raison lorsqu’elle souhaite « un nouveau printemps pour la culture ».
Quelques-unes de ses propositions : donner accès aux enfants, dès leur plus jeune âge, à l’éducation artistique, aider les jeunes créateurs à aller à la rencontre de leur public, leur « donner le temps et la liberté d’inventer », rendre à la France son attrait et son aura à l’étranger, créer un grand « service public numérique ».
La culture, c’est permettre à chacun de partager des émotions, de s’émerveiller, de s’interroger, de se remettre en question. C’est rendre à chacun sa place dans notre société, en tant que citoyen, qu’acteur de sa propre vie. C’est redonner le goût des autres, l’envie de partage, le rêve de lendemains meilleurs.
C’est faire revivre, tout simplement, le vivre-ensemble.
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